Pour fin de lecture, les chiffres entre parenthèses réfèrent aux numéros des références annexées au présent document.

Explorez les éléments essentiels du syndrome de l’intestin irritable (SII), y compris l’âge habituel de son apparition, ses origines, les moyens de prévention, les méthodes de diagnostic, ainsi que la pertinence ou non d’une analyse aux personnes atteintes du SII.
Apprenez à reconnaître quand consulter un médecin pour les symptômes du SII.

Introduction

Vous êtes peut-être familier.ère avec le syndrome de l’intestin irritable, ou SII, un trouble qui affecte près de 5 millions de personnes au Canada (21).

Deux personnes sur trois atteintes du SII sont des femmes (1), ce qui en fait un problème important de santé féminine. Mais comment ce trouble courant se développe-t-il ? Peut-il être prévenu ? Peut-on le guérir ?

Dans cet article, nous éclairerons ces préoccupations courantes concernant le SII.

Quels sont les symptômes du SII ?

Les symptômes caractéristiques du SII sont des douleurs abdominales et des habitudes intestinales altérées. Ces habitudes intestinales altérées peuvent se manifester sous forme de constipation ou de diarrhée, ou d’alternance de périodes des deux.
En fonction de votre combinaison de symptômes, votre médecin (2) peut spécifier votre SII comme étant SII-C (prédominance de la constipation), SII-D (prédominance de la diarrhée) ou SII-M (mixte).

Quelles sont les causes du SII ?

Le SII est considéré comme un trouble neuro-gastro-intestinal (3), ce qui signifie qu’il affecte le lien entre votre cerveau et votre système digestif. Ce lien explique pourquoi les personnes atteintes du SII constatent souvent que le stress mental ou émotionnel aggrave leurs symptômes gastro-intestinaux.
À l’inverse, la thérapie verbale (4) et la méditation (5) peuvent aider à atténuer les poussées du syndrome de l’intestin irritable.

Il n’existe pas de cause unique du SII, car il est occasionné par une combinaison complexe de facteurs génétiques et environnementaux.

Les facteurs contributifs peuvent inclure :

  • Des muscles sur-actifs ou sous-actifs (6) qui se contractent pour faire avancer les aliments dans votre système digestif
  • Une hypersensibilité des nerfs de votre intestin (7)
  • Des changements dans votre microbiome intestinal (8)

D’autres conditions sont susceptibles de coexister avec le SII, telles que :

  • Dépression (9), anxiété (10) ou autres facteurs psychologiques
  • Sensibilités alimentaires, telles que l’intolérance au lactose (11)

À quel âge le SII apparaît-il généralement ?

Le SII est couramment diagnostiqué avant l’âge de 50 ans (12), mais il affecte des personnes de tous âges, y compris les enfants et les personnes âgées.

Facteurs de risques pouvant contribuer au SII :

Vous êtes plus susceptible d’avoir le SII si vous :

  • Êtes une femme.
    Il y a plus de deux fois plus de femmes atteintes du SII que d’hommes (13). La raison exacte derrière cela n’est pas claire, bien que les chercheurs aient identifié que les hormones sexuelles affectent la régulation de plusieurs facteurs soupçonnés d’être impliqués dans le SII, y compris l’axe intestin-cerveau, la réponse au stress, la sensibilité viscérale et le microbiome intestinal.
  • Avez moins de 50 ans.
    Le SII peut survenir à tout âge, mais jusqu’à 50 % des personnes atteintes de SII signalent des symptômes débutant avant l’âge de 35 ans. Le SII est moins susceptible de se développer après l’âge de 50 ans (14)
    Tout comme pour d’autres facteurs de risque, la raison de cela n’est pas claire, bien que certains aient émis l’hypothèse que cela pourrait être lié à des fluctuations hormonales chez les jeunes, à des habitudes alimentaires et de vie, et à l’augmentation des stress majeurs et des événements de la vie.
  • Avez un membre de la famille atteint de SII.
    Nous explorerons le rôle de la génétique dans le SII par la suite, mais la tendance familiale au SII pourrait également être liée à des facteurs environnementaux communs, tels que les régimes alimentaires et les facteurs de stress, des profils microbiotiques intestinaux similaires, des facteurs de vie précoces et la sensibilisation au trouble.

Est-ce que le SII est génétique ?

En résumé, c’est complexe. Bien que le SII ait tendance à se regrouper dans les familles (15) et à affecter plusieurs générations, il ne suit pas les schémas d’héritage dominants ou récessifs décrits par l’hérédité classique (16), et il n’existe pas de gène directement lié au SII.
Ainsi, bien qu’une composante génétique du SII existe, elle est transmise différemment des traits comme la couleur des cheveux ou des yeux. Les estimations d’héritabilité du SII (qui mesurent la contribution génétique à un trait) varient entre 0 et 57 % dans la recherche médicale (17).
Cela signifie que la contribution génétique au SII varie, de l’absence d’influence génétique à des gènes étant responsables jusqu’à 57 % du risque.
Cette large gamme suggère qu’aux côtés des gènes, d’autres facteurs comme l’alimentation, le stress et le mode de vie jouent également des rôles significatifs dans le développement du SII chez une personne.

Peut-on prévenir le SII ?

Probablement pas, car une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux (18) complexes joue un rôle dans le développement de la maladie. Maintenir votre santé globale grâce à une pratique régulière d’exercices, une alimentation équilibrée et suffisamment de sommeil offre la meilleure chance de limiter les risques environnementaux du SII.
Si vous avez le SII, vous pouvez gérer vos symptômes en évitant les aliments déclencheurs, en optimisant la santé de votre microbiome et en travaillant avec votre médecin et votre nutritionniste pour gérer les symptômes persistants.

Comment diagnostiquer le SII :

Il n’existe pas de test définitif pour le SII. Votre gastro-entérologue ou votre médecin de famille peut commencer par un examen physique et un historique de vos symptômes. Ensuite, il peut recommander quelques tests (19), tels qu’un test de selles, une analyse sanguine ou un test d’haleine à l’hydrogène, pour exclure des affections telles que la maladie cœliaque ou autres.

Au-delà de ces tests, votre médecin peut utiliser les critères de Rome IV, un ensemble de directives cliniques utilisées pour aider à diagnostiquer le SII.
Les critères de Rome IV (20) pour le SII sont :

« Douleurs abdominales récurrentes en moyenne au moins 1 jour par semaine au cours des 3 derniers mois, associées à deux ou plus des critères suivants :

  • En lien avec la défécation
  • Associées à un changement de fréquence des selles
  • Associées à un changement de forme (aspect) des selles »

Par « changement de forme des selles », il est entendu un changement sur l’échelle de Bristol ci-dessous.
Les types 3, 4 et 5 sont tous sains. L’expérience régulière d’autres types de selles peut indiquer un problème digestif.

Est-ce qu’une analyse de microbiote intestinal pourrait soutenir ou aider les individus souffrant de SII ?

La gestion quotidienne du SII et de ses symptômes peut être douloureuse et frustrante. Le meilleur support que vous pouvez obtenir pour l’amélioration de votre condition est un suivi rigoureux auprès de nutritionnistes dont le savoir-faire est orienté en santé digestive.

L’analyse de microbiote intestinal Jona quant à elle, peut être un outil complémentaire, un instrument additionnel pour aider à comprendre, puisqu’elle permet d’analyser des centaines d’articles de la littérature portant sur la relation entre le syndrome de l’intestin irritable, vos symptômes et votre microbiote.

Chaque fois qu’une personne passe un test Jona, une version virtuelle identique de son microbiome est créée, pouvant être analysée par le programme d’Intelligence Artificielle. Cet interprète compare votre microbiome virtuel à tous ceux étudiés dans la littérature scientifique actuellement disponible, incluant de nombreux individus souffrant du syndrome de l’intestin irritable.

Si Jona identifie une association entre votre microbiome et le syndrome de l’intestin irritable, ou des symptômes liés à ce syndrome, son IA cherchera également à travers la littérature des actions concrètes pouvant être mises en place et qualifiera la force scientifique de ces actions proposées. Cela vous permet de savoir s’il s’agit d’une science nouvelle et prometteuse ou d’une science plus globalement acceptée à date, par les autorités savantes. Ce sera alors à vous de décider si vous faites le ou les essais proposés.

Quand devrait-on contacter son médecin?

Si vous présentez les symptômes décrits ci-dessus ou si vous avez remarqué un changement significatif et persistant dans vos habitudes intestinales, cela pourrait être le signe d’une affection médicale. Consultez votre médecin de famille ou votre prestataire de soins de santé pour évaluer vos symptômes plus en détail avant de faire de gros changements au sein de vos habitudes de vie ou de vous procurer quelconque test. Soyez particulièrement attentif.ve aux symptômes d’alerte qui pourraient indiquer une condition plus sérieuse, comme une perte de poids inattendue, des saignements rectaux, des vomissements inexpliqués et des douleurs qui ne s’améliorent pas après avoir expulsé des gaz ou avoir eu une évacuation intestinale. Contactez votre médecin si vous présentez l’un de ces symptômes d’alerte.

Références :

  1. IBS in women. About IBS. (2023, October 31). https://aboutibs.org/what-is-ibs/ibs-in-women/
  2. Su, A. M., Shih, W., Presson, A. P., & Chang, L. (2014). Characterization of symptoms in irritable bowel syndrome with mixed bowel habit pattern. Neurogastroenterology and motility, 26(1), 36–45. https://doi.org/10.1111/nmo.12220
  3. professional, C. C. medical. (n.d.). What is irritable bowel syndrome (IBS)?. Cleveland Clinic. https://my.clevelandclinic.org/health/diseases/4342-irritable-bowel-syndrome-ibs
  4. Jacobs, J. P., Gupta, A., Bhatt, R. R., Brawer, J., Gao, K., Tillisch, K., Lagishetty, V., Firth, R., Gudleski, G. D., Ellingson, B. M., Labus, J. S., Naliboff, B. D., Lackner, J. M., & Mayer, E. A. (2021). Cognitive behavioral therapy for irritable bowel syndrome induces bidirectional alterations in the brain-gut-microbiome axis associated with gastrointestinal symptom improvement. Microbiome, 9(1), 236. https://doi.org/10.1186/s40168-021-01188-6
  5. D’Silva, A., Marshall, D. A., Vallance, J. K., Nasser, Y., Rajagopalan, V., Szostakiwskyj, J. H., & Raman, M. (2023). Meditation and Yoga for Irritable Bowel Syndrome: A Randomized Clinical Trial. The American journal of gastroenterology, 118(2), 329–337. https://doi.org/10.14309/ajg.0000000000002052
  6. Rychter, J., Espín, F., Gallego, D., Vergara, P., Jiménez, M., & Clavé, P. (2014). Colonic smooth muscle cells and colonic motility patterns as a target for irritable bowel syndrome therapy: mechanisms of action of otilonium bromide. Therapeutic advances in gastroenterology, 7(4), 156–166. https://doi.org/10.1177/1756283X14525250
  7. Liu, S., Hagiwara, S. I., & Bhargava, A. (2017). Early-life adversity, epigenetics, and visceral hypersensitivity. Neurogastroenterology and motility, 29(9), 10.1111/nmo.13170. https://doi.org/10.1111/nmo.13170
  8. Kim, G. H., Lee, K., & Shim, J. O. (2023). Gut Bacterial Dysbiosis in Irritable Bowel Syndrome: a Case-Control Study and a Cross-Cohort Analysis Using Publicly Available Data Sets. Microbiology spectrum, 11(1), e0212522. https://doi.org/10.1128/spectrum.02125-22
  9. Roohafza, H., Bidaki, E. Z., Hasanzadeh-Keshteli, A., Daghaghzade, H., Afshar, H., & Adibi, P. (2016). Anxiety, depression and distress among irritable bowel syndrome and their subtypes: An epidemiological population based study. Advanced biomedical research, 5, 183. https://doi.org/10.4103/2277-9175.190938
  10. Eijsbouts, C., Zheng, T., Kennedy, N. A., Bonfiglio, F., Anderson, C. A., Moutsianas, L., Holliday, J., Shi, J., Shringarpure, S., 23andMe Research Team, Voda, A. I., Bellygenes Initiative, Farrugia, G., Franke, A., Hübenthal, M., Abecasis, G., Zawistowski, M., Skogholt, A. H., Ness-Jensen, E., Hveem, K., … Parkes, M. (2021). Genome-wide analysis of 53,400 people with irritable bowel syndrome highlights shared genetic pathways with mood and anxiety disorders. Nature genetics, 53(11), 1543–1552. https://doi.org/10.1038/s41588-021-00950-8
  11. Varjú, P., Gede, N., Szakács, Z., Hegyi, P., Cazacu, I. M., Pécsi, D., Fábián, A., Szepes, Z., Vincze, Á., Tenk, J., Balaskó, M., Rumbus, Z., Garami, A., Csupor, D., & Czimmer, J. (2019). Lactose intolerance but not lactose maldigestion is more frequent in patients with irritable bowel syndrome than in healthy controls: A meta-analysis. Neurogastroenterology and motility, 31(5), e13527. https://doi.org/10.1111/nmo.13527
  12. Mayo Foundation for Medical Education and Research. (2023, May 12). Irritable bowel syndrome. Mayo Clinic. https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/irritable-bowel-syndrome/symptoms-causes/syc-20360016
  13.  Kim, Y. S., & Kim, N. (2018). Sex-Gender Differences in Irritable Bowel Syndrome. Journal of neurogastroenterology and motility, 24(4), 544–558. https://doi.org/10.5056/jnm18082
  14. Maxwell, P. R., Mendall, M. A., & Kumar, D. (1997). Irritable bowel syndrome. Lancet (London, England), 350(9092), 1691–1695. https://doi.org/10.1016/s0140-6736(97)05276-8
  15. Saito, Y. A., Petersen, G. M., Larson, J. J., Atkinson, E. J., Fridley, B. L., de Andrade, M., Locke, G. R., 3rd, Zimmerman, J. M., Almazar-Elder, A. E., & Talley, N. J. (2010). Familial aggregation of irritable bowel syndrome: a family case-control study. The American journal of gastroenterology, 105(4), 833–841. https://doi.org/10.1038/ajg.2010.116
  16. Saito-Loftus, Yuri MD, MPH*; Larson, Joseph BS; Atkinson, Elizabeth MS; Fridley, Brooke PhD; Talley, Nicholas MD, PhD. Irritable Bowel Syndrome (IBS) Is Not a Major Gene, Mendelian Disorder: 1207. American Journal of Gastroenterology 103():p S472, September 2008. 
  17. Saito Y. A. (2011). The role of genetics in IBS. Gastroenterology clinics of North America, 40(1), 45–67. https://doi.org/10.1016/j.gtc.2010.12.011
  18. Chitkara, D. K., van Tilburg, M. A., Blois-Martin, N., & Whitehead, W. E. (2008). Early life risk factors that contribute to irritable bowel syndrome in adults: a systematic review. The American journal of gastroenterology, 103(3), 765–775. https://doi.org/10.1111/j.1572-0241.2007.01722.x
  19. Diagnosing irritable bowel syndrome. Patient Care at NYU Langone Health. (n.d.). https://nyulangone.org/conditions/irritable-bowel-syndrome/diagnosis
  20. Rome IV criteria. Rome Foundation. (2023, March 6). https://theromefoundation.org/rome-iv/rome-iv-criteria
  21. Huot, Isabelle. Tout sur le syndrome de l’intestin irritable. (2024, janvier 28)
    https://www.journaldemontreal.com/2024/01/28/tout-sur-le-syndrome-de-lintestin-irritable

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