La gestion du cholestérol est un enjeu majeur pour la santé cardiovasculaire. Si l’alimentation et l’activité physique restent des piliers essentiels, l’intérêt pour les probiotiques comme outil complémentaire est grandissant. Une étude récente de Kerlikowsky et al. (2025) a exploré l’impact de souches spécifiques de Lactobacillus plantarum sur le cholestérol LDL (« mauvais ») et le rôle du microbiote intestinal dans cette modulation. Voici un résumé des principaux résultats.
Points clés de l’étude
Population étudiée
86 adultes présentant un cholestérol LDL élevé (≥160 mg/dl ou ≥4,14 mmol/L), répartis en deux groupes :
- Un groupe recevant un supplément quotidien de 1,2 milliard de UFC de Lactobacillus plantarum de souches spécifiques
- Un groupe témoin
Durée de l’intervention
12 semaines.
Effets sur le cholestérol
- Baisse modérée significative du cholestérol LDL et du cholestérol total dans le groupe probiotiques comparativement au groupe témoin.
- Aucun effet notable sur le cholestérol HDL ni les triglycérides.
Rôle du microbiote
- L’efficacité des probiotiques variait selon les participants :
👉🏻 Les répondeurs (réduction du LDL ≥5%) présentaient un IMC plus élevé, une plus grande présence de la bactérie Roseburia et une plus faible abondance d’Oscillibacter (vs les non-répondeurs. - Aucune modification significative de la composition globale du microbiote n’a été observée après l’intervention.
Forces et limites de l’étude
Forces de l’étude
Étude rigoureuse
Essai randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo.
Analyses approfondies
Évaluation des marqueurs lipidiques, séquençage du microbiote intestinal par 16S rRNA et suivi du profil lipidique des participants.
Observation d’un effet individualisé
Application du rôle du microbiote dans la réponse au traitement.
Limites de l’étude
Durée limitée
(12 semaines) : effets à long terme non évalués.
Pas de suivi des habitudes alimentaires
Ou de l’activité physique pendant l’intervention, ce qui peut influencer les résultats.
Taille de l’effet modeste
Bien que significative, la réduction du cholestérol LDL reste modérée, ce qui limite l’impact clinique global.
Perspectives
Cette étude confirme que l’efficacité potentielle des probiotiques dans la réduction du cholestérol dépend de la composition individuelle du microbiote intestinal. La présence de Roseburia, une bactérie productrice de butyrate (acides gras à chaîne courte), semble favoriser l’effet hypocholestérolémiant, tandis qu’Oscillibacter pourrait être un marqueur d’une moindre réponse.
Ces résultats soutiennent l’idée d’une nutrition personnalisée, où l’efficacité des interventions comme la supplémentation en probiotiques pourrait être prédite par un profil du microbiote.
Conclusion
L’étude de Kerlikowsky et al. (2025) ouvre des perspectives intéressantes pour l’utilisation ciblée des probiotiques dans la gestion du cholestérol LDL. Cette recherche démontre l’implication du microbiote dans la réponse individuelle de chacun!
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Référence
Kerlikowsky et al. (2025) Distinct Microbial Taxa Are Associated with LDL-Cholesterol Reduction after 12 Weeks of Lactobacillus plantarum Intake in Mild Hypercholesterolemia: Results of a Randomized Controlled Study. Probiotics Antimicrob Proteins Jun;17(3):1086-1095. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38015360/